Les clubs sportifs inquiets de l’entrisme des islamistes radicaux

Publié le

Prosélytisme, refus de la mixité, tenues traditionnelles, prières… Le sport est confronté au défi de la radicalisation. La région Île-de-France vient d’instaurer une formation à la détection de jeunes en danger.

À l’heure où la France peaufine sa candidature à l’organisation des JO de 2024, faut-il cacher ce sujet sous le tatami ? Au contraire, « il faut assurer », s’est persuadée la région Île-de-France, qui vient d’instaurer une formation à la prévention de la radicalisation dans le sport : des référents des 78 ligues seront bientôt formés, à la fois sur les «valeurs de la République» et à la détection de jeunes en danger. Prières dans les vestiaires, refus de la mixité, entraînements par des individus proches de la mouvance salafiste…

Depuis la publication, fin 2015, d’une note confidentielle du Service central du renseignement territorial (SCRT), «Le sport, vecteur de communautarisme, voire de radicalisme», les clubs ont pris conscience des risques. «C’est un phénomène que l’on retrouve partout en Europe, mais que l’on ne veut pas voir, souligne Médéric Chapitaux*, ancien gendarme, fonctionnaire du ministère des Sports devenu consultant. Et auquel personne n’a encore trouvé de parade efficace… Les fédérations sportives n’ont aucun moyen juridique pour évincer un éducateur sportif fiché S, par exemple. Or son influence peut être considérable, puisqu’il peut préparer en même temps le corps et l’esprit à un objectif précis. »

Où trouve-t-on de jeunes proies faciles à embobiner ? « Dans les clubs de sport ! répond Patrick Karam, vice-président de la région chargé de la jeunesse et des sports. On estime qu’une radicalisation, ça peut prendre trois mois seulement : c’est donc une course contre la montre. » L’idée du conseil régional : « mettre en place un réseau d’alerte qui va nous permettre d’apporter des réponses éducatives pour empêcher tout basculement».

«Il y a parfois des signaux faibles, et, le temps que l’on comprenne, le gamin a basculé, déplore Patrick Karam. Jusqu’à présent, c’était une question de survie, pour les clubs, les fédérations, de se réfugier dans l’omerta. Rendez-vous compte : s’ils apprennent qu’il y a des problèmes de radicalisation dans un club, les parents en retirent aussitôt leurs enfants, et le club perd les subventions de la mairie… »

Lire l'article en intégralité

Source : Le Figaro

Publié dans Île-de-France

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article